C’est en parallèle du départ de la course du Vendée Globe en novembre 2020 que sont nées « Les Rencontres de Port Laf’ », un nouvel événement de l’économie maritime nautique proposé par Finistère Mer Vent. Ces rencontres mensuelles visent à échanger avec les acteurs de l’économie maritime autour des savoir-faire et innovations des secteurs nautiques et de course au large. Animés par la journaliste spécialisée Virginie Valentini, avec la contribution de l’agence de communication Velacom, les cinq premiers plateaux ont été organisés autour de deux axes principaux : un temps d’interprétation de la course du Vendée Globe et, à cette occasion, la mise en exergue de l’expertise des membres du collectif Finistère Mer Vent. Plus largement, les Rencontres de Port-La-F’ sont un temps d’échanges et de partages autour des savoir-faire et des innovations portés par les acteurs des filières nautiques. Aujourd’hui, Finistère Mer Vent, société coopérative d’intérêt collectif, construite sur modèle hybride public-privé, rassemble une cinquantaine de membres sociétaires (entreprises, associations, skippers) qui participent à l’écosystème.
Les premières éditions sous le signe du Vendée Globe
Une saison nautique marquée par la 9e édition du Vendée Globe, ce mythique tour du monde à la voile en solitaire ! Cette actualité riche nous aura permis d’articuler les premiers plateaux des Rencontres de Port Laf’ en deux temps principaux : décryptage de la course du Vendée Globe avec l’analyse d’Alain Barazer, skipper Glaz (JPK 10,80 du Crédit Agricole du Finistère) et échange autour des innovations et compétences des secteurs nautiques et de course au large.
Des rencontres tournées à huit-clos désormais ouvertes au public
En raison de la situation sanitaire due à la crise sanitaire Covid-19, les cinq premiers plateaux des Rencontres de Port Laf’ ont été tournés à huit-clos. Dès que les conditions sanitaires le permettront, ce moment d’échange sera ouvert aux professionnels ainsi qu’au grand public. Le but de ces rencontres est également d’amener les habitants du territoire à découvrir les acteurs économiques locaux et leurs différents corps de métiers.
1e plateau : de la conception à la construction du bateau de course
Dans cette 1e édition des Rencontres de Port Laf’ tournée mi-novembre 2020, Olivier Douillard (AIM45), Yann Dollo (CDK Technologies) et Cédric Larvol (Alternative Méca) échangent autour de l’écosystème breton qui constitue un savoir-faire unique et complet autour de la course au large. Depuis la phase de conception, de fabrication et jusque la mise à l’eau pour la course, les bateaux du Vendée Globe sont imaginés, conçus et optimisés par les acteurs de la Pointe Bretagne.
Le chantier CDK Technologies / Kéroman, présent sur Port-la-Forêt et Lorient, se positionne en spécialiste de la fabrication de pièces composites « haute-performance » de grande taille pour la construction de bateaux de course, notamment les Imoca et grands multicoques. Ce chantier créé par les marins, pour les marins, a construit dix des trente-trois bateaux engagés au départ du Vendée Globe. Ce que nous ignorions à cette étape de la course, c’est que ce Vendée Globe nous offrira finalement un podium 100% CDK. Sur les 9 éditions du Vendée Globe, c’est la cinquième fois qu’un Imoca construit par le chantier CDK Technologies remporte la course.
Alternative Méca est une entreprise spécialisée dans l’usinage de petites pièces de très haute précision, dont la fonctionnalité et la fiabilité sont essentielles pour ces bateaux du tour du monde. Installée à Fouesnant, l’entreprise compte aujourd’hui quatre salariés, et possède des clients de plusieurs horizons. En effet, à l’origine spécialisée dans le secteur du nautisme et plus particulièrement de la course au large, Alternative Méca a diversifié son activité de façon conséquente, puisqu’elle consacre désormais 20% de son activité au nautisme, et 80% à l’aéronautique et l’aérospatiale.
Olivier Douillard, fondateur d’Aim45 développe une plateforme collaborative visant à fournir tous les outils nécessaires pour analyser les données d’un bateau de course au large, et ainsi pouvoir optimiser les performances en course. L’arrivée des Ultims et des capteurs haute fréquence a complètement changé l’utilisation des datas. Un Ultim produit environ 750 datas différentes, contre une trentaine de données sur un bateau classique. Sur un tour du monde, cela représente 37 milliards de données ! Dès la fin de la navigation, les données auparavant réservées aux ingénieurs sont accessibles en ligne, pour l’ensemble des intervenants du projet (skipper, coach, architectes, bureau d’études…). Au-delà du monde maritime, AIM45 diversifie son activité vers d’autres objets connectés tels que les cargos, éoliennes, ou machines numériques.
Le Vendée Globe est donc pour tous ces partis un formidable laboratoire de retour d’expériences pour l’industrie nautique et le monde maritime en général. Ces acteurs participent à la dynamique de la filière de la course au large, des équipes et de leurs bateaux, de la conception jusqu’à la course et post-traitement.